Le Ville du Havre II est un bateau dédié au tourisme qui propose notamment la visite du port du Havre. Nous avions vécu cette expérience plusieurs fois et, au Clos Delamare, nous recommandons souvent cette sortie à nos hôtes.
Mais nous n’avions jamais expérimenté la découverte de l’Estuaire de la Seine : c’est fait depuis dimanche ! C’est une balade à la fois délassante et instructive et on y a pris un plaisir fou.
C’est un pilote de Seine qui nous a conduits, seul autorisé à remonter le fleuve si difficile à naviguer et c’est un guide de la Maison de l’Estuaire qui nous a éclairés tout au long de la promenade. Il nous a expliqué ainsi que ce paysage est très récent d’un point de vue géologique et reste très changeant, sous l’effet du réchauffement climatique. L’estuaire s’étend sur un vaste triangle (Le Havre -Tancarville – Trouville) de 8500 hectares : une vraie chance pour la biodiversité (par exemple, on peut y observer plus de 300 espèces d’oiseaux).
Bocage ou Port 2000 ?
Mais ce qui frappe d’abord le passager, c’est le contraste entre deux paysages : d’un côté, le bocage du Calvados avec les espaces boisés, les plages de sable et, de l’autre, le complexe industriel avec ses cheminées, ses porte-conteneurs aux dimensions pharaonesques… Et un trafic maritime qui témoigne de toute cette richesse : nous avons ainsi croisé une drague à crapaud, un porte-conteneurs de la CGA CGM (23 000 conteneurs !) propulsé au gaz, un gazier venu tout droit de Port Jérôme (l’équipage est philippin et, les pauvres marins ont été condamnés à rester des mois et des mois sur leur bateau à cause du Codid 19), un bateau dédié à la promenade des touristes, comme le nôtre, et les bateaux du port de Honfleur dont on apprend à l’occasion qu’il est le 3ème port à bois de France (le bois vient surtout de Scandinavie)…
Un environnement qu'on tente de préserver
Toute cette vie commerciale et industrielle n’est pas sans impact sur l’estuaire et l’Etat exige des sortes de « compensations » pour préserver l’environnement : ainsi passe-t-on devant un ilôt artificiel, l’Ilôt du Ratier, qui sert de refuge à de nombreux oiseaux : nous avons eu la chance d’y voir des cormorans sécher leur plumage au soleil 😊 D’autres zones sont protégées, bien sûr : par exemple, des orchidées sauvages peuvent s’épanouir dans une zone entretenue par des vaches. Et l’on apprend encore bien des choses sur la faune et la flore de l’estuaire en écoutant notre guide.
On navigue ainsi jusqu’à l’embouchure de la Risle avant de faire demi-tour et voir, avec beaucoup d’étonnement le même paysage, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre : oui ! au gré de la marée descendante, des parties immergées à l’aller commencent à se découvrir au retour ; et la lumière si belle et si changeante de notre littoral normand anime différemment la mer, les roselières (oui, nombreuses sont les roselières dans l’estuaire : il faut bien couvrir les chaumières normandes) et… notre pont de Normandie dont nous sommes si fiers !
Le Pont de Normandie comme on le voit rarement !
Car, avouons-le, quels que soient les charmes des oiseaux et des phoques de l’Estuaire, des géants des mers et du rivage verdoyant du Calvados, c’est lui la vedette : on a l’habitude de rouler dessus pour aller, comme on dit ici, « de l’autre côté de l’iau », à Honfleur. Mais, passer en dessous, c’est autre chose ! C’est très impressionnant et on admire autrement la beauté de sa silhouette.
Et notre cœur balance, entre l’émerveillement pour la nature si foisonnante dans l’estuaire et l’industrie humaine, capable de produire des ouvrages imposants et élégants comme ce pont, ou sidérants, comme ces bateaux monumentaux dont s’occupent les portiques géants de Port 2000.
Une sortie pour tous
Oui, cette balade peut combler des personnes d’âges divers et aux centres d’intérêt bien différents. N’hésitez donc pas à embarquer, en famille ou entre amis. Deux dates seulement sont disponibles encore cet été : dimanche 8 août et vendredi 13 août.
Sinon, la visite du port, elle, est quotidienne.
Réservation à effectuer en ligne. Le départ se fait au port de plaisance du Havre (Digue Olsen - 125 boulevard Clemenceau - 76600 Le Havre).
